Léon Bernstein, né en 1877, décédé à Vilnius en 1962, journaliste, militant du Bund, mouvement socialiste créé dans l'Empire russe en 1897 pour rassembler les travailleurs juifs
3 brouillons de lettres autographes non signés, non datés [1938-1939] et des notes sur la Conférence d'Évian (1938).
Défendre les Juifs, commémorer le vote de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, rendre compte de la Conférence d'Évian (1938) sur les réfugiés.
1) Brouillon d'une lettre autographe. 4 pages in-4.
Afin de «combattre l'abject antisémitisme que l'hitlérisme, non content de condamner à l'extermination les juifs qui ne peuvent pas quitter l'Allemagne, s'efforce encore de répandre par le monde», il s'adresse à une «des plus grandes célébrités» du monde artistique – apparemment un sculpteur. Il lui propose de faire un film montrant une galerie «de ceux que Hitler et ses acolytes appellent la «vermine», c'est-à-dire les Juifs vivants (...) qui illustrent actuellement par le monde, les arts, la science, la littérature et le travail (sans toucher à la politique), mais les représenter de la manière la plus cinématographique».
2) Brouillon de lettre autographe adressée à un «président», 2 pages in-4.
Il propose à cette personne «qui est devenu l'incarnation le moins cher même du grand anniversaire actuellement commémoré: le cent-cinquantenaire de la Révolution française» qu'elle lance un appel mondial pour une manifestation internationale le jour même du vote de la Déclaration des Droits de l'Homme en 1789. Ce mouvement de solidarité internationale devant se dresser contre les régimes totalitaires.
3) Autre version de la lettre précédente se rapportant à la commémoration du vote de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. 2 pages et demie in-4.
«Ailleurs, dans les pays où ces droits [de l'Homme] sont encore maintenus on remarque incontestablement se répandre une espèce de pessimisme quant à l'efficacité de ces droits, une indifférence à l'égard des principes de l'immortelle déclaration».
4) Notes autographes sur la Conférence d'Évian, 1938, sur les réfugiés. 2 pages in-4. En-tête de l'Hôtel Belvédère, Évian. Déchirure sur le bord droit.
L'annexion de l'Autriche par l'Allemagne a créé une vague de réfugiés juifs fuyant le régime nazi. À la demande du président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, et afin de trouver une solution, une conférence se tient à Évian en 1938.
Léon Bernstein rapporte les propos du délégué de la Colombie, le professeur Yepes, du délégué de la Suède et de M. Taylor délégué des Etats-Unis. D'autres noms sont cités ainsi que des organismes de solidarité et de défense des juifs.
Il est joint deux bordereaux des Librairies Flammarion datant de 1939 à propos d'un compte de dépôt concernant des ouvrages, notamment de Sakharoff.
Révolutionnaire, co-fondateur du Bund en 1897, Léon Bernstein dut quitter la Russie des tzars pour se réfugier en Suisse puis en France. Ouvrier typographe érudit en matière de littérature politique russe contemporaine, il devint collaborateur pour les affaires russes au Progès de Lyon. Lors de la première révolution russe, il traduisit en russe L'Histoire du mouvement social en France de Georges Weill et Les Orateurs de la Révolution d'Alphonse Aulard. Il se spécialisa dans l'histoire de la Révolution française.
Il est l'auteur d'un ouvrage sur l'historien Flavius Josèphe (Ier siècle), Liveright, 1938. Il a laissé une étude inachevée sur Gorki.
EnvoiSOIGNÉ
